La publication de ce numéro double consacré à l’agriculture familiale marque un tournant de l’histoire de la revue Défis Sud. Depuis vingt ans, votre revue a resserré son projet éditorial sur les questions agricoles et de développement rural.
Lancée par le président brésilien Lula au début des années 2000, Fome Zero est une stratégie globale de lutte contre la faim, intégrant un ensemble de programmes publics d’accès à l’alimentation, de soutien à l’agriculture familiale et de développement d’activités génératrices de revenus, le tout dans un cadre impliquant fortement la société civile. Grâce à Fome Zero, le Brésil est souvent montré comme le modèle à suivre en matière de politique publique de lutte contre la faim. Mais quels sont les aléas du copier-coller de ce modèle ?
L’édition annuelle de Défis Sud propose un regard sur les agricultures, avec des faits, des chiffres et des prévisions. Face à l’augmentation de la population, au réchauffement climatique et à la perte de ressources naturelles, les solutions proposées pour répondre au défi de la sécurité alimentaire mondiale devraient davantage miser sur l’agriculture familiale et l’agroécologie. En 2018 les agricultures familiales seront encore menacées.
Comment se porte le secteur laitier ? En Europe, il n’en est pas à sa première crise. Au Sud, il subit les conséquences de la surproduction et des exportations massives.
Depuis quelques années, en Afrique de l’Ouest, les institutions régionales et leurs bailleurs de fonds reconnaissent aux systèmes de stockage alimentaire de proximité un rôle à jouer dans la sécurité alimentaire et dans la régulation des marchés. L’appui aux stocks de proximité, considérés comme la première ligne de défense en cas de crise alimentaire, est explicitement retenu dans la stratégie de stockage de la CEDEAO, de même que le renforcement des capacités de collecte, de stockage et de mise en marché des organisations de producteurs dans une perspective de régulation du marché.
Face aux limites du système agro-industriel productiviste, des résistances et des alternatives positives proposent de nouvelles façons de penser et de pratiquer l’agriculture.
En 1995, SOS Faim entamait une première collaboration avec la coopérative La Florida dans la ‘Selva Central’, forêt semi-tropicale du centre du Pérou. Cette coopérative de petits producteurs de café sortait d’une grave crise suite à la présence importante du mouvement Sentier Lumineux dans la région : plusieurs dirigeants avaient été assassinés et les infrastructures détruites. En phase de redynamisation, elle recherchait une garantie pour obtenir un crédit auprès d’une banque locale pour collecter la production de ses membres et la commercialiser de manière groupée.
Les semences, c’est la vie. Le point de départ d’un produit agricole et des aliments qui se trouvent dans nos assiettes. C’est dire leur importance. Mais, le sujet est complexe et fait aussi débat. Parce que les semences se trouvent au coeur d’un imbroglio d’acteurs, d’intérêts et de modes de production différents. C’est un vrai marché (p.4) avec tous les enjeux que cela comporte (p.7-8).
Les changements climatiques sont intimement liés à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. En effet, on peut considérer l’agriculture à la fois comme acteur, victime et sauveur des changements climatiques. Malgré ce triple rôle évident, l’agriculture n’apparait pas en tant que telle dans les négociations.
Défis Sud avait déjà consacré un numéro spécial au « genre » en développement en 2005. Neuf ans plus tard, dans ce numéro « genre et transformations de l’agriculture familiale », la revue entend croiser les dynamiques présentes dans ce type d’agriculture en abordant les rapports femmes-hommes, les relations de pouvoir et les changements sensibles dans les interactions sociales, culturelles et professionnelles entre femmes et hommes dans les exploitations agricoles familiales.