Les conventions locales pour la gestion des ressources naturelles au Sénégal : Entre autonomisation et problème d’appropriation



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https://vertigo.revues.org/10863
Type: 
journal article
Journal: 
VertigO
Number: 
1
Volume: 
11
Year: 
2011
Author(s): 
Toure E. H.
Publisher(s): 
Description: 

Les conventions locales peuvent être définies comme des accords légitimes négociés entre plusieurs parties prenantes (stakeholders) dans une perspective de régulation des ressources naturelles – en termes de contrôle, d’accès, d’appropriation, d’usage et d’exploitation – et de l’environnement. Au Sahel, bien qu’elles soient en vogue et jouissent davantage d’attention chez les décideurs, elles constituent des instruments encore peu exploités dans le contexte actuel de la décentralisation (Diallo, 2003). Il en est ainsi des plans d’occupation et d’affectation des sols (POAS) expérimentés dans les collectivités paysannes de la vallée du fleuve Sénégal. L’objet de cet article est d’interroger, à partir d’une enquête menée dans une commune rurale auprès d’élus, d’agents techniques, de responsables associatifs et d’usagers, la portée de ce système non formel, quoique formalisé, de gestion foncière concertée. Le POAS, certes, a contribué à renforcer les capacités des élus locaux à agir dans leur espace décentralisée, et des paysans usagers à délibérer collectivement sur un enjeu aussi crucial que le foncier agropastoral. Il n’a pas fait l’objet cependant d’une appropriation effective de la part de ces élus chargés de sa mise en application, et de ces usagers censés en respecter les règles opérationnelles convenues. Entre autonomisation (empowerment) et problème d’appropriation, les conventions locales demeurent, quoi qu’il en soit, des outils nécessaires à une gestion partagée des ressources communes, et donc à une gouvernance locale renforcée.

Publication year: 
2011