L’agroécologie: s’adapter au changement climatique dans les zones semi-arides aux fins d’un développement agricole durable

La capacité de la région Proche-Orient et Afrique du Nord à réaliser des avancées majeures dans la concrétisation du deuxième Objectif de développement durable (ODD 2) dépendra, dans une large mesure, de la gestion durable des ressources en eau pour l’agriculture et de l’adaptation au changement climatique. La transformation agricole dans cette partie du monde a suivi une trajectoire particulière ayant conduit à un déséquilibre entre le développement agricole rural et urbain, qui se manifeste de manière très visible dans les systèmes de production alimentaire. Parmi les approches possibles en matière de développement agricole, on pourrait notamment envisager l’agroécologie, qui peut jouer un rôle important dans la transition vers des systèmes alimentaires plus durables en orientant les stratégies d’adaptation. L’agroécologie n’est pas un concept complètement nouveau dans la région. Son origine remonte à d’anciens systèmes du patrimoine agroécologique, fondés sur des pratiques traditionnelles, telles que la petite agriculture et l’agriculture familiale, l’agriculture oasienne, la récolte de l’eau, l’élevage transhumant et la pêche artisanale. Par ailleurs, la région Proche-Orient et Afrique du Nord a entrepris des initiatives importantes en matière d’agriculture durable et d’appui aux moyens d’existence des petits exploitants. Les approches agroécologiques pourront s’inspirer de ces expériences pour promouvoir une gestion plus intégrée des multiples dimensions – environnementale, sociale et économique – des objectifs de développement. La transposition à une plus grande échelle de l’agroécologie, dans une démarche d’adaptation au changement climatique au service de la sécurité alimentaire, aura de nombreuses retombées bénéfiques en ce qui concerne la résilience des systèmes agricoles, la gestion des ressources naturelles, la gestion des animaux d’élevage et des parcours ou encore la gestion des ressources génétiques et de la biodiversité. Le développement de l’agroécologie ne pourra se faire sans l’adoption de nouvelles approches en matière de recherche et de partage des connaissances, ni sans une action efficace des institutions.